Ancien abri du marin (Douarnenez)
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| Destination initiale | |
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| Architecte | |
| Construction |
1912 |
| Propriétaire |
Propriété privée |
| Patrimonialité |
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| Département | |
| Commune |
Douarnenez |
| Coordonnées |
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L'ancien abri du marin, est un bâtiment, situé dans le département français du Finistère, sur la commune de Douarnenez, édifié à la pointe du Rosmeur, il surplombe le port de pêche.
L'abri du marin est dédié à l'aide aux marins pêcheurs, "prolétariat de la mer", au début du 20e siècle, il a été ensuite le siège de la revue Chasse-Marée.
Les façades et toitures de l'édifice sont inscrites au titre des monuments historiques par arrêté du [2],[3]. L'abri du marin est un élément du patrimoine maritime du port de Douarnenez.
Historique[modifier | modifier le code]
l'Œuvre des Abris du Marin[modifier | modifier le code]
En 1900, Douarnenez est le port sardinier le plus important de la côte cornouaillaise : 5 600 pêcheurs fournissent les 26 conserveries industrielles[3].
Jacques de Thézac se consacre à l’amélioration des conditions d’existence des gens de mer. Éduquer les marins, améliorer leurs conditions de vie et les détourner de l’alcool. Il fonde l'Œuvre des Abris du Marin. Il fait construire douze abris sur des plans de René Darde.
L'abri de Douarnenez a été construit en 1912. Il présente en façade des fenêtres dérivées des modèles de l'Abris de Roscoff (1909) et de l'Abris de Sainte-Marine (1910)[4]. Par sa position dominante et sa couleur rose caractéristique, il est aisément repérable par les pêcheurs depuis le port, mais il l'est également dans le tissu urbain de l’époque et d’aujourd’hui[3]
Jacques de Thézac conçoit le projet d'offrir aux pêcheurs « des endroits sains, bien chauffés, confortablement aménagés », des lieux de réunion et d'éducation inspirés des sailor's homes britanniques et des maisons des marins des grands ports de commerce[3].
Les abris, sont « reconnaissables depuis la mer à leur crépi rose et à leur style néogothique, on y trouvait, au rez-de-chaussée, outre le logement du gardien et de sa famille, une grande salle dans laquelle étaient donnés des cours de perfectionnement en navigation et des conférences. On pouvait aussi s’y détendre, tout simplement. À l’étage : une bibliothèque, un dispensaire et un dortoir. À l’extérieur, un atelier de réparation de la vergue ou de l’aviron, de ramandage des filets et de tannage des voiles et des palangres »[5].
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Autres utilisations[modifier | modifier le code]
Au cours de la Première Guerre mondiale, l'Abri est réquisitionné par l'armée. Il abrita une unité du 151e régiment d'infanterie. Il est rendu à son usage civil en 1917.
Après 1936, le rôle de l’Abri du marin évolue : permanences de « résidentes sociales », cours d’enseignement ménager, consultations des nourrissons, paiement des allocations aux veuves de marins[4]...
Dans les années 1950, l’Abri est moins fréquenté et sert de refuge aux anciens. Le repas des anciens marins y est organisé chaque année[4].
Le 11 novembre 1962, le Billard Club Douarneniste (Douarnenez Sport Billard maintenant) se charge d’organiser le 1er championnat de France professionnel au cadre 71/2 à « L’Abri du Marin »[6]. Rolland Dufetelle l’emporte devant Jean Marty, qui bat le record du monde de la série, et Constant Cote[7]
L'abri du marin ferme en 1973[5] et il est vendu à la commune de Douarnenez en 1974[4].
Au fil des ans, le bâtiment devient le point de référence du patrimoine maritime en France, L'Abri du marin abrite de 1981 jusqu'au printemps 2018[8] les éditeurs de la revue Chasse-Marée[9]. La revue ArMen s'y installe en 1986 jusqu'en 2003[4].
Projets culturels[modifier | modifier le code]
Les travaux de déconstruction intérieure, entrepris en 2018 dans l’ancien abri du marin pour y loger la première exposition de La Maison des Lumières, lui redonne ses volumes d’origine à temps pour les Fêtes maritimes de Douarnenez. L’exposition-pop "Rendez-nous les Lumières" reçoit 4 000 visiteurs et donne un aperçu de l'offre culturelle à construire. Une opposition et un doute se font jour dès les prémices du projet : la nouvelle propriétaire « ne cherche qu’à racheter à bon prix des friches patrimoniales afin de les réhabiliter et opérer une culbute financière à leur revente »[5],[10],[11].
En 2019, Stéphanie Stein met fin à son projet de "maison des lumières" et met l'accent sur le lieu même, l’Abri du marin. « Je veux valoriser l’endroit, travailler avec des gens sincères, d’ici ou d’ailleurs, construire quelque chose qui ait du sens par rapport à l’histoire du lieu »[12].
L'Abri du marin, racheté fin 2018, 290 000 € par Stéphanie Stein avocate d'affaires parisienne, est remis en vente en 2021 à près d’un million d’euros. L’annonce cause un certain émoi lié aux promesses initiales basées sur un projet culturel et à la recherche d'une plus value importante et rapide à la revente[13],[14]. À la suite des réactions et d'une pétition pétition ayant recueilli 25 000 signatures[15], Stéphanie Stein retire la mise en vente et se dit prête à discuter avec la Ville de l’avenir du bâtiment[16],[17].
Projet immobilier[modifier | modifier le code]
En 2022, c'est la fin confirmée de tout projet culturel en association avec la ville, le Groupe Cir, promoteur immobilier bordelais spécialisé dans le patrimoine et le bâti ancien envisage de construire neuf appartements haut de gamme à l’Abri du marin. Pour des prix de 6 600 à 8 000 € le m2, pour des surfaces allant de 28,5 m2 à 75,6 m2[18]. « La Maison du marin de Douarnenez se distingue comme la plus importante et la plus achevée sur le plan esthétique, avec des références néogothiques telles un fronton à accolade et des fenêtres lancéolées. Elle est inscrite au titre des monuments historiques pour ses façades et ses toitures. Les éléments d’intérêt patrimonial seront préservés:inscriptions sur le fronton et le pignon, escalier métallique hélicoïdal, arcades ouvertes… »[19].
Protestation contre la fin d'un bien commun[modifier | modifier le code]
La pétition « L’abri du marin de Douarnenez doit redevenir un bien commun d’utilité collective », enregistre de nouvelles signatures et un rassemblement de protestation est organisé dans la ville début novembre 2022. À sa clôture, la pétition a recueilli 30 000 signatures, elle a été remise à la maire qui n'a pas pu faire jouer le droit de préemption sur ce symbole ouvrier au prix du marché de près d'un million d'euros[20],[21],[22].
Début des travaux[modifier | modifier le code]
En juin 2023, les travaux ont démarré à l’Abri du Marin pour le projet immobilier qui fait débat dans la ville. Le Conservatoire régionale des Monuments historiques a délivré plusieurs prescriptions sur la maçonnerie, les menuiseries extérieures et couvertures auxquelles le projet devra se conformer. À l’issue du chantier, comme pour tout monument historique inscrit, l’Architecte des bâtiments de France (ABF) délivrera un « certificat de conformité »[23],[24]. Le 27 juillet, un début d’incendie se déclare, des fumées s’échappent de la toiture. Les pompiers maîtrisent ce début d’incendie après une heure d’intervention environ[25].
Notes et références[modifier | modifier le code]
- Service Départemental de l’Architecture et du Patrimoine du Finistère, « Commune-de-douarnenez : Monuments historiques inscrits », sur docplayer.fr (consulté le )
- « Ancien abri du marin, siège de la revue Le Chasse-Marée », notice no PA29000061, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture
- d'après Martine Nicolas, « Les abris du marin en Bretagne » [PDF], sur culture.gouv.fr pour DRAC Bretagne, (consulté le )
- Frédéric Tanter, « Douarnenez. Utile pendant 110 ans, l'Abri du marin le sera-t-il encore demain ? », sur lepeuplebreton.bzh, (consulté le )
- Marie-Line Quéau, « Douarnenez - L’Abri du marin. L’œuvre d’un philanthrope », sur LeTelegramme.fr, (consulté le ).
- Valentin Davodeau, « Douarnenez, port d’attache du billard français », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- « Historique du billard à Douarnenez », sur dsb29.fr, (consulté le )
- « Rosmeur. Le Chasse-Marée déménage » , sur LeTélégramme.fr, 7 mars 2018 (consulté le 2 avril 2020).
- Frédéric Tanter, "Les pêcheurs bretons et les Abris du Marin", éditions Sked, 1995, (ISBN 2-307-50979-8) (BNF 35781180).
- Emmanuelle Volage, « La Maison des Lumières ou le happening de Douarnenez », sur unidivers.fr, (consulté le )
- Thibault Burban, Sounkoura-Jeanne Dembele, « Douarnenez. Maison des lumières : des ombres au tableau », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Soizic Robet, « Douarnenez. Que devient l’Abri du marin ? », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « L’Abri du marin de Douarnenez est de nouveau en vente - Quel avenir pour l'Abri du marin de Douarnenez ? », sur LeTelegramme.fr, (consulté le ).
- Antoine Roger, « Douarnenez. La mise en vente de l’Abri du marin provoque des réactions d’indignation », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- Nora Moreau, « Que va devenir l’Abri du marin de Douarnenez ? », sur Le Parisien.fr, (consulté le )
- « Elle suspend la vente de l’Abri du marin et tend la main à la mairie - Quel avenir pour l'Abri du marin de Douarnenez ? », sur LeTelegramme.fr, (consulté le )
- Francesco Depaquit, « Douarnenez. La propriétaire de l’Abri du marin retire la bâtisse de la vente », sur ouest-france.fr, (consulté le )
- Dimitri L'Hours, « Un projet immobilier haut de gamme à l’Abri du marin de Douarnenez », sur LeTelegramme.fr, (consulté le )
- « Douarnenez. La Maison du Marin », sur groupecir.com (consulté le )
- « À Douarnenez, ils voient la vente de l’Abri du marin comme « un symbole de ce que devient la ville », sur LeTelegramme.fr, (consulté le )
- (en) « In Douarnenez, the transformation of the Abri du Marin into luxury accommodation has the penn-sardins rumbling », sur newsrnd.com, (consulté le )
- Nora Moreau, « À Douarnenez, la transformation de l’Abri du Marin en logements hauts de gamme ne passe toujours pas », sur leparisien.fr, (consulté le )
- Sounkoura-Jeanne Dembélé, « Abri du marin à Douarnenez. Le permis est accordé, voici les détails des travaux de réhabilitation », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « À Douarnenez, les travaux à l’Abri du marin ont démarré », sur Ouest-France.fr, (consulté le )
- « À Douarnenez, huit pompiers maîtrisent un début d’incendie à l’Abri du Marin », sur LeTelegramme.fr, (consulté le )
Voir aussi[modifier | modifier le code]
Bibliographie[modifier | modifier le code]
- Frédéric Tanter, « Les pêcheurs bretons et les Abris du marin » , Sked Éditions, 1995 (ISBN 2-307-50979-8) (BNF 35781180).
- Revue Le Chasse-Marée no 64 , 1992.
Articles connexes[modifier | modifier le code]
Lien externe[modifier | modifier le code]
- Ressource relative à l'architecture :
- Les Abris du Marin , Le Chasse-marée, No 64, 2 avril 1992.
- Chloé Torterat, « L'Abri du Marin : A quoi servaient ces bâtiments roses à l'entrée des port bretons ? », sur Bateaux,
